La topographie (du grec topos = « lieu » et graphein = »dessiner ») est la science dont l’objet est la mesure du réel en vue de sa représentation sur un plan ou une carte. Il s’agit d’une discipline ancienne qui a connu une évolution constante tout au long du XXe siècle avec, notamment, dans les années 1950 – 1960, l’apparition des appareils de mesure électroniques et l’apparition des « stations totales » et du positionnement par satellite dans les dernières décennies du XXe siècle.

Le recours à la topographie s’est généralisé en archéologie dans le courant des années 1990, suite au développement de l’archéologie préventive, supplantant le dessin manuel planimétrique en vue de localiser dans l’espace les structures archéologiques fouillées. Cette évolution a permis à la fois un gain en terme de précision mais aussi en terme de temps de réalisation.

D’une manière générale, l’activité du topographe peut se scinder en deux parties : la phase de relevés et la phase de traitement.

La phase de relevés s’effectue sur le terrain, durant la réalisation de l’opération archéologique. Durant la phase de relevés, le topographe commence, si possible, par se rattacher au système de coordonnées géodésiques en vigueur (Lambert 93 en France) en prenant appui sur des points dont les coordonnées sont connues (IGN). Il effectue ensuite le levé des structures à l’aide d’un tachéomètre ou « station totale » en une ou plusieurs prises. Ces levés peuvent être pris sur prisme ou directement au laser, pour les stations équipées d’un laser à prise directe.

La phase de traitement des données s’effectue soit durant la réalisation de l’opération archéologique, soit après la fin de la fouille. Le topographe commence par récupérer ses données à partir de sa station afin d’en disposer sur son ordinateur de traitement grâce à un logiciel prévu pour cette fonction. Puis il poursuit par le rattachement au système de coordonnées géodésiques si cela n’a pas été possible au cours de la phase de relevés et procède au calcul des coordonnées des points dans le système idoine. Cette phase implique des calculs trigonométriques qui sont réalisés par un logiciel de traitement de données topographiques. Enfin, il procède à la mise en forme du plan, généralement à partir du même logiciel, afin de le rendre exploitable en vue de son intégration au rapport final d’opération.

Dans l’archéologie actuelle, la topographie revêt une importance capitale en ce sens qu’elle permet une appréhension spatiale des structures mises au jour avec un rapport temps investi / précision – quantité de données acquises sans commune mesure avec le dessin manuel. Elle fournit la base documentaire sur laquelle s’appuient responsables de fouilles et spécialistes lorsqu’il s’agit de raisonner dans l’espace. Elle est également partie prenante dans l’application de méthodes en plein développement telles que la lasergrammétrie ou la photogrammétrie.

Auteur : Jérôme Ducreux